Certains fantasmes sexuels sont le résultat de clichés sur la sexualité : les pénis énormes des hommes noirs, les gros seins ou encore les caractéristiques physiques d’une ethnie. Mais d’autres sont le fruit de désirs non assouvis. Cependant, tout le monde n’a pas forcément de fantasmes. Ce n’est pas dû à un manque d’imagination ou une libido en berne. Alors qu’est-ce qu’un fantasme ? Qu’est-ce que cela signifie lorsque nous en avons ? Et qu’est-ce que cela veut dire si nous n’en avons pas ?
Les fantasmes sexuels
Toutes les études dont nous parlons dans ce paragraphe ont été étudiées et analysées pour un mémoire sur les fantasmes. Les études scientifiques présentées parlent d’hommes et de femmes en fonction de leur sexe biologique. La source est donnée en bas de cet article si tu souhaites aller y jeter un coup d’œil.
Définition et connaissances sur les fantasmes
Cette définition simple des fantasmes sexuels, par le Larousse, est suffisante pour comprendre ce qu’est un fantasme. Cependant, les fantasmes sont bien plus complexes que cette définition ne le laisse paraître. Depuis 1995, de nombreuses études montrent qu’il existe de multiples composantes permettant de définir un fantasme, parmi lesquelles :
- la capacité à élaborer un scénario précis, permettant de contrôler chaque détail ;
- la possibilité d’utiliser des images mentales fictives ou réelles (venant d’expériences passées) ;
- la recherche d’une excitation sexuelle et d’une expérience plaisante, par l’auto-érotisation.
Ces notions de contrôle du scénario et de recherche d’excitation sexuelle et d’érotisme sont particulièrement importantes. Elles varient d’une personne à une autre en fonction de son vécu, de la place de la sexualité dans la vie de l’individu, de ses désirs, etc. Les fantasmes peuvent être un indicateur de ce qui nous excite sexuellement. Mais ils peuvent également être le reflet des besoins que nous avons (besoins sexuels mais aussi relationnels).
Avoir ou ne pas avoir de fantasmes…
En moyenne, plus de 70% des personnes interrogées par ces études rapportent avoir des fantasmes sexuels. Il y a peu de différences entre hommes et femmes sur ces chiffres. Là où il semble exister une différence, c’est sur la fréquence de survenue de ces fantasmes. Les hommes semblent fantasmer plus souvent que les femmes. Les raisons de cette disparité ne sont pas claires et sont sujets à débat. Serait-ce à cause d’une vision de la sexualité plus dominante et à la recherche de performances ? Nous pourrions émettre mille hypothèses mais, la vérité, c’est que les études sur le sujet sont encore trop peu nombreuses et précises.
A l’époque du début de la psychanalyse, ce bon vieux Freud (encore lui) estimait que les personnes ayant des fantasmes étaient des personnes insatisfaites sexuellement. Il semblerait que ce soit l’inverse, notamment chez les femmes : les personnes ayant pas ou peu de fantasmes ont déclaré être moins satisfaites sexuellement. Le fantasme serait donc un bon indicateur d’une vie sexuelle épanouie et d’une bonne santé sexuelle.
Cependant, ne pas avoir de fantasmes ne veut pas forcément dire que notre vie sexuelle n’est pas satisfaisante. Les fantasmes et leur fréquence de survenue dépendent de beaucoup de facteurs extérieurs : le moment de vie, une activité sexuelle régulière ou non, les taux hormonaux, etc. Ce n’est donc pas une tare de ne pas avoir de fantasmes. Et si tu n’en as jamais eu : ça arrive aussi. Il existe d’autres moyens de cultiver son imaginaire érotique et d’entretenir une sexualité épanouissante.
Les fantasmes sexuels les plus courants
Pour ses 10 ans, en 2023, Amorélie (fusionné depuis avec Adam & Eve) a publié son Sexreport axé sur les fantasmes. De ce rapport, voilà les princpaux fantasmes que nous aurions.
Le plan à trois
Le plan à trois est l’un des fantasmes les plus courants dans la population. Il existe de multiples manières de faire des plans à plusieurs :
- avec saon partenaire et une tierce personne ;
- avec deux personnes avec qui nous sommes (ou non) en relation.
Le sexe en groupe
Le sexe en groupe se pratique entre 3 et 5 personnes. Dans ce type de relations sexuelles, les personnes ne sont pas obligées d’avoir des relations sexuelles les unes avec les autres. Il peut s’agir de faire l’amour côte à côte ou de s’impliquer sexuellement avec l’ensemble des personnes présentes.
Les orgies et l’échangisme
L’orgie est un type de sexe en groupe, avec plus de 5 personnes. Dans ce type de pratique, les personnes ont des relations sexuelles entre elles et non côte à côte. L’orgie et les clubs échangistes font partie des fantasmes courants. Il est d’ailleurs possible de pratiquer l’orgie dans lesdits clubs. L’échangisme est le fait d’échanger les partenaires sexuels.
Les jeux de rôles
Les jeux de rôles c’est incarner une personne que nous ne sommes ou reproduire des scénarios que nous trouvons excitants. Il y a une multitude de jeux de rôles. Ils peuvent permettre de s’évader de notre réalité, de responsabilités parfois pesantes, d’incarner ce que nous aimerions être. Du moment que taon partenaire est d’accord avec ce que tu lui proposes, il n’y a aucun mal à vouloir jouer un autre rôle que celui que nous avons tous les jours. Si tu souhaites avoir plus d’infos sur les jeux de rôles, nous avons écrit un article sur les jeux à faire avec un·e partenaire.
Le bondage
Le bondage est le fait de se faire attacher (ou d’attacher l’autre). Le fantasme de bondage, tel que présenté par le Sexreport 2023 d’Amorélie, concerne particulièrement le fait de se faire attacher. Être entravé·e de ses mouvements pour laisser le contrôle à saon partenaire permet de se dégager de toute responsabilité. Ce n’est plus vraiment nous qui sommes en contrôle. Un article complet sur le bondage est disponible sur le blog. Car il ne faut pas improviser ce genre de pratiques.
Le tantrisme et le slow sex
Le tantrisme et le slow sex ont le vent en poupe car ils prennent le contrepied d’une sexualité centrée sur la performance. C’est d’ailleurs le fantasme qui a été le plus réalisé (selon les données du Sexreport 2023). Ces pratiques prônent la reconnection à soi et saon partenaire dans la sexualité. C’est une autre manière d’aborder sa vie intime qui fait de plus en plus d’émules.
Explorer ses fantasmes
À réaliser (ou non) ?
Faut-il réaliser ou non ses fantasmes ? C’est à chacun·e de répondre à cette question. Il n’y a pas de mauvaise réponse. Sauf si le fantasme en question porte sur une pratique illégale : fantasmes intégrant des animaux, des enfants, de l’exhibition (dans les lieux publics) par exemple. Certaines personnes préférent garder leurs fantasmes dans leur tête, d’autres ont envie de les réaliser. Mais parfois, la réalisation du fantasme s’avère décevante : à force de s’imaginer le scénario, nos attentes sont parfois bien différente de la réalité. Nous avons demandé à quelques amis (hommes) de nous parler de leur fantasme. Celui qui est revenu le plus souvent est la plan à trois avec deux femmes. Ceux qui ont réalisé ce fantasme nous ont rapporté, dans la moitié des cas, que ça avait été décevant : peur de ne pas savoir donner du plaisir aux deux femmes, de ne pas « être à la hauteur », ils auraient voulu que les deux femmes s’embrassent et fassent l’amour ensemble, etc. Notre conseil, si tu souhaites réaliser un de tes fantasmes, est d’essayer de ne pas avoir trop d’attente quant à sa réalisation. Cela évitera une potentielle déception.
Identifier ce qui nous excite
Les fantasmes que nous avons et que nous construisons ont pour but de nous exciter. Ils permettent d’identifier nos besoins et nos envies. Identifier précisément ce qui est excitant pour nous dans les scénarios que nous avons va permettre une meilleure connaissance de soi et de ses désirs. Les fantasmes permettent aussi d’entretenir notre imaginaire érotique, très important dans la prise de plaisir. Plus tu sauras identifier ce qui t’excite précisément dans tes fantasmes, plus tu seras en capacité de t’épanouir sexuellement.
Utiliser (ou non) des supports
Une fois que tu auras identifié tes fantasmes, tu peux tout à fait t’aider de supports :
- audios,
- vidéos,
- photos…
Nous te conseillons d’utiliser des supports dits féministes. C’est-à-dire des supports qui ont été réalisés dans de bonnes conditions de travail et qui montrent la vraie réalité de la sexualité (on évite la pornographie mainstream le plus possible). Cependant, tu n’es pas obligé·e d’utiliser un quelconque support : ton imagination peut tout à fait te suffire.
Discuter
Si tu souhaites un (ou plusieurs) de tes fantasmes avec un·e partenaire, il est nécessaire d’en discuter avec ellui. Tout d’abord afin de savoir s’iel est d’accord. Ensuite, pour définir quand et comment le réaliser. Bref, les petits détails qui feront que la réalisation de taon fantasme sera une réussite.
Les fantasmes sexuels sont utiles à l’épanouissement sexuel. Parce qu’ils apportent une certaine connaissance de soi et de ses désirs qui lui est bénéfique. Ils peuvent être réalisés ou rester à l’état de fantasme, c’est à toi de décider ce que tu préféres. Cependant, tout le monde n’a pas forcément de fantasmes. Cela ne veut pas dire que ces personnes ont une vie sexuelle peu satisfaisante. Il existe d’autres manières d’améliorer sa connaissance de soi et de continuer à enrichir sa vie sexuelle.