Le slow sex est souvent vu comme une sexualité alternative. Aujourd’hui, tout va vite. Il faut avoir tout, tout de suite. Il ne faut pas perdre de temps. Tout est question d’objectifs. Y compris dans le sexe ! Il faut bander, mouiller, pénétrer, sucer, lécher… Pour finalement arriver à l’orgasme et/ou à l’éjaculation. Et cela peut être source de stress et de pression pour certain·e·s. Depuis quelques années, le slow sex est devenu l’alternative à nos vies bouillantes et stressantes. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Et comment le mettre en pratique ?
Qu’est-ce que le slow sex ?
Les origines du slow sex
Le slow sex s’inspire des pratiques du tantrisme et du taoïsme. Ces philosophies mettent en avant la pleine conscience et la connexion à son propre corps et celui de saon partenaire. La pleine conscience ?! Être en pleine conscience, c’est porter son attention sur ce qui se passe à l’instant T : tes pensées, tes émotions, tes sensations, ton environnement… Et tout cela de manière volontaire, sans porter de jugements ou avoir des a priori sur la situation. En gros, c’est faire attention à ce qu’il se passe autour de toi et en toi, sans te préoccuper de la tête ou des bruits que tu fais.
Le slow sex c’est donc se concentrer sur les sensations et les émotions éprouvées et ne plus être dans la recherche constante de performance. Cette recherche de performance peut s’exprimer de différentes manières : devoir éjaculer/orgasmer à la fin du rapport, toujours être à son avantage, avoir telle attitude, etc. Et cela peut créer des problèmes chez certaines personnes : du complexe au trouble sexuel…
Le slow sex invite à ralentir la cadence et à se (re)concentrer sur soi et sur saon partenaire. Privilégions le plaisir à l’orgasme et nous devrions pouvoir atteindre l’extase ! Mais qui dit ralentir la cadence ne dit pas forcément que le rapport sexuel doit durer 4 plombes. Le slow sex ce n’est pas faire durer le rapport sexuel. Ce n’est pas une question de timing. C’est une question de prendre conscience du moment que tu es en train de vivre, seul·e ou avec taon partenaire, et de te focaliser sur ce que tu ressens. Tu peux faire du slow sex en 15 minutes comme en 4h.
5 bienfaits du slow sex
Mieux se connaître
Le slow sex invite à la découverte et à l’exploration. Que ce soit de ton propre corps ou de celui de taon amant·e. Tu peux pratiquer en solo pour essayer de (re)découvrir tes zones érogènes, celles qui te font vraiment du bien. Peut-être que tu découvriras des zones insoupçonnées de ton corps qui t’apporteront énormément de plaisir. Tu peux aussi évidemment explorer ces pratiques avec taon partenaire. Chacun·e à tour de rôle, explorez-vous mutuellement.
Dans tous les cas, n’oublies pas qu’il faut essayer de ne pas porter de jugement. C’est l’un des pré requis pour être en pleine conscience. Evite de te dire des choses du style « c’est bizarre d’éprouver du plaisir à cet endroit« , par exemple. L’idée est de te laisser porter par tes envies et tes sensations.
Créer ou renforcer l’intimité
En explorant les pratiques du slow sex avec taon partenaire, votre complicité et votre intimité ne pourront en être que renforcées. Par les caresses exploratoires sur vos corps, vous allez pouvoir communiquer à l’autre ce que vous ressentez. Est-ce agréable ? As-tu envie qu’iel déplace ses doigts vers un autre endroit de ton corps ? Que ressens-tu ? En communiquant sur ce qui est en train de se passer, il va se passer plusieurs choses :
- tu seras « obligé·e » d’être dans le moment présent et de faire attention à ce qui se passe en toi,
- tu montreras à taon partenaire que tu lui fais confiance pour continuer à le·la laisser faire,
- tu vas exprimer ce qui te fait réellement du bien.
Prendre plus de plaisir
Nous l’avons déjà dit mais nous le répétons : le slow sex s’axe sur le ressenti et le plaisir. Si tu as bien suivi jusqu’ici, tu sais qu’en pratiquant avec un·e partenaire, tu sauras exactement ce qui te fait du bien. Et puisque votre intimité s’en trouvera renforcée, tu seras plus en confiance pour lâcher prise complétement. Et ainsi prendre du plaisir sans te soucier du monde qui continue à tourner.
Arrêter de se mettre la pression
Dans la « sexualité traditionnelle », l’orgasme est le Saint Graal. Ralentir la cadence dans sa sexualité, en retirant toutes les attentes habituelles, peut être extrêmement libérateur. S’il n’y a plus de but particulier à atteindre, si le seul but à atteindre est de se faire du bien alors il n’y a plus de raison d’être dans une quête de perfection et de performance…
Découvrir une autre facette de la sexualité
Les choses répétitives ont tendance à être ennuyeuses. En matière de sexe, c’est un peu pareil : faire l’amour toujours de la même manière finit par être lassant. Essayer le slow sex va permettre de venir découvrir une nouvelle manière de (se) faire l’amour. Mais cela ne veut pas dire que toutes les relations sexuelles doivent se faire en pleine conscience. Ce n’est pas parce que l’expérience t’a plu qu’il faut en oublier toutes les autres pratiques que tu aimes : il n’y a pas qu’un seul mode de jeu en matière de sexe.
5 conseils pour s’initier au slow sex
C’est bien. Ça a l’air super tout ça mais comment fait-on pour faire du slow sex ? Il faut d’abord garder en tête que, comme pour tout, la régularité est la clef du succès. Au début, tu ne verras probablement pas une différence incroyable avec ta sexualité habituelle. Et c’est bien normal. Le slow sex s’apprend et il faudra être un peu patient·e avant d’en goûter toutes les subtilités.
Se prendre un RDV
Si tu débutes le slow sex, nous te conseillons de te fixer un RDV. Avec toi-même ou avec taon partenaire. L’idée est de se prévoir une plage de temps assez longue (au départ) pour avoir tout le loisir d’explorer les pratiques. Vois-le comme un RDV sensuel pour te détendre. Prépare toi une ambiance qui te (vous) détende, avec lumière tamisée, assez de chauffage, des odeurs et des sons apaisants. Tout doit te permettre de mettre tes problèmes de côté pour te concentrer sur l’instant sensuel que tu te prépares à vivre.
Eviter les fantasmes
Il arrive, dans un rapport sexuel, que des pensées et des fantasmes puissent surgir dans ton esprit. Imaginer Tom Cruise ou Angelina Jolie pendant le sexe peut être très plaisant. Mais cela ne favorise pas du tout la concentration sur le moment. Le slow sex est une manière de se recentrer sur soi et ses plaisirs. S’il t’arrive d’avoir ce genre de pensées, ne les rejette pas en bloc. Tu serais alors dans un jugement de « je ne dois pas penser à ça« . Si tu y penses, accepte-le mais essaie de revenir ensuite à ce que tu es en train de ressentir tout de suite. Une bonne manière d’éviter au maximum ce genre de pensées est de garder les yeux ouverts. En ayant les yeux fermés, tu peux très vite partir dans tes fantasmes. Alors qu’en gardant les yeux ouverts, tu restes ancré·e dans ce qui est en train de se passer.
Faire jouer ses sens
Tous les sens participent à la sensualité du moment. En éveillant tes sens, tu vas te focaliser sur l’instant présent. Utilise au maximum tous tes sens : par le toucher, le massage, les caresses, les baisers, la langue, sentir l’odeur de taon amant·e, écouter sa respiration, faire courir ton regard sur son corps (ou le tien)… Ecoute la respiration de taon amant·e ainsi que la tienne. Regarde taon partenaire prendre du plaisir. Bref, profite du spectacle.
N’hésites pas à utiliser une huile de massage pour masser l’ensemble du corps de taon partenaire. Si tu comptes masser ses parties génitales, vérifie que l’huile est compatible avec les muqueuses. Dans le cas contraire, utilise un lubrifiant adapté.
Chercher la connexion
L’intention derrière le slow sex c’est de (re)créer une connexion avec son corps et saon partenaire. Nous avons tendance à nous concentrer sur notre plaisir dans un rapport sexuel. Alors, oui, pour prendre du plaisir à deux (ou plus), il est important d’en prendre soi-même. Mais il faut faire attention à ne pas oublier l’autre. Pour cela, vous pouvez essayer de synchroniser vos respirations. Cela vous obligera à faire également attention à ce qu’il se passe autour. Il est tout à fait possible de commencer le rapport sexuel par une méditation pour chercher cette fameuse connexion avec l’autre. De nombreux exercices du slow sex préconisent la méditation et la synchronisation des respirations pour se connecter à saon partenaire de jeu.
Une autre méthode qui a été décrite dans le livre Slow Sex, Faire l’amour en conscience de Diana Richardson est l’immobilité. Quelle qu’en soit la raison (douleur, gêne, envie du moment), tu peux arrêter la pratique. Puis sans bouger, essaie d’identifier les points de contact entre vos deux corps. Cet exercice permet de (littéralement) ressentir ce qu’il passe en chacun·e de vous. Profitez juste d’être ensemble. Vous pouvez parler tout le long de votre pratique du slow sex pour donner vos impressions.
Ne retenir que le meilleur
La seule règle qu’il faudrait retenir, c’est qu’il n’y en a pas ! Il existe de nombreuses ressources qui parlent du slow sex, qui te donnent des exercices à faire. Mais il n’y a pas de bonne manière de pratiquer. Comme dans la sexualité en général d’ailleurs. Fais tes propres expériences, discutes avec taon partenaire de ce que tu souhaites essayer (ou non), parles-lui pendant la pratique. Et débriefez une fois que vous aurez arrêté. Suite à cela, ne retenez que le meilleur de l’expérience ! Tu peux évidemment t’appuyer sur des ressources et des exercices spécifiques, pour te donner une idée de ce qu’il est possible de faire. Mais nous te conseillons de ne pas tout prendre au pied de la lettre. Adapte les exercices proposés à tes envies et celles de taon partenaire.
Le slow sex est une invitation à retrouver une sexualité de plaisir et non une sexualité orgasmique. Oui, avoir un orgasme c’est incroyable. Personne ne dira le contraire. Mais ce but à atteindre peut diminuer le plaisir pris. À se mettre la pression pour atteindre l’objectif, on en oublie que le chemin qui y mène est tout aussi agréable…