Aaah le pénis… Il est le sujet de nombreuses discussions ! Qu’il soit large, fin, grand, petit, tordu, droit ou toute autre forme, nous nous posons parfois des questions au moment de la puberté. Ou lorsque nous débutons notre vie sexuelle : est-ce que je vais savoir bander ? Et si je finis trop vite ? Est-ce que je vais lui faire mal en le·la pénétrant ? Le pénis fait couler beaucoup d’encre (et pas que…). Alors, nous te proposons de t’expliquer comment cet organe fonctionne.
Le pénis : en long, en large et en travers
Commençons par l’étymologie du mot, parce que nous aimons bien savoir d’où viennent les termes que nous employons :
Issu du latin, le mot penis désignait la queue des animaux. Ce qui nous donnerait une possible explication sur le fait que nous appelons aussi cet organe queue. Ce n’est qu’une hypothèse, mais nous l’aimons bien.
Le pénis fait partie de l’appareil génital mâle, avec d’autres organes.
Jusque là, nous ne pensons pas avoir perdu qui que ce soit. Alors, continuons avec l’anatomie externe du pénis :
Le prépuce recouvre le gland du pénis et se retrousse lors d’une érection. Certaines personnes ont un pénis circoncis : soit par conviction religieuse, soit par hygiène, soit pour des raisons médicales. Par exemple, une intervention chirurgicale peut être nécessaire lorsque la personne souffre d’un phimosis, qui se produit lorsque le prépuce ne peut pas se rétracter sous le gland lors d’une érection. Cela augmente les frictions entre le gland et le prépuce et peut être très douloureux. Les bébés et les enfants en bas-âge ont naturellement un phimosis qui disparaît en grandissant.
Lorsque le gland du pénis est décalotté, le frein apparaît. Il s’agit du morceau de peau qui relie le gland au prépuce. Cette partie de la verge est généralement assez sensible (nous rappelons que chacun·e a sa propre sensibilité) et joue un rôle dans le décalottage du gland. Il arrive que le frein se déchire lors d’un rapport sexuel trop vigoureux : c’est ce qu’on appelle la rupture du frein. Il est donc conseillé de faire attention : c’est fragile, ces petites bêtes là…
Et la prostate alors ?
Bah oui Josie ! Les personnes possédant un pénis ont aussi une prostate (petit·e·s chanceux·ses). La prostate est une petite glande qui a de nombreuses fonctions, elle :
- a un rôle dans le bon fonctionnement de l’appareil urinaire
- participe à la production de sperme et à l’éjaculation
- est source de plaisir
La prostate est une glande située sous la vessie, devant le rectum. Elle sécrète notamment du liquide prostatique, évacué dans les urines s’il n’y a pas eu d’éjaculation.
Elle enrichit le sperme avec le liquide prostatique et l’expulse lors de l’éjaculation, en se contractant au moment de l’orgasme. Les contractions de la prostate sont involontaires et incontrôlables : c’est un automatisme, et elles sont la cause de la vitesse avec laquelle le sperme est éjaculé.
Au fur et à mesure de ta vie, ta prostate va vieillir avec toi :
- sa taille va augmenter, pouvant provoquer des problèmes urinaires en appuyant sur l’urètre,
- elle produira moins de liquide donc le volume éjaculé sera moins important,
- comme l’ensemble de tes muscles, le tissu musculaire de la prostate va perdre en tonicité donc la force et la vitesse d’éjaculation auront tendance à diminuer.
Globalement, en vieillissant, tu deviendras un peu moins fertile mais c’est tout à fait normal. Mais il est quand même nécessaire d’aller voir le médecin de temps en temps pour vérifier que ta prostate ne grossisse pas trop et qu’il n’y a pas de soucis particuliers.
L’érection : dure, dure
L’une des choses les plus marquantes que nous avons remarqué lors de discussions ou de situations vécues, c’est la capacité des personnes ayant un pénis à s’inquiéter de leur érection. Ce qui suit reflète notre propre réflexion sur le sujet. Ce n’est peut-être pas le point de vue de tout le monde et ce n’est pas la vérité absolue non plus. Pour avoir une relation sexuelle, il faudrait bander (soi-disant) ! Pire : pour être viril, il faut pouvoir avoir (et maintenir) une érection ! Nous sommes beaucoup à nous être « éduqué·e·s » à l’aide de la pornographie. Pas de jugement, c’est tout à fait normal de vouloir trouver des réponses. Sauf que la pornographie, ce n’est pas la réalité. Les acteur·rice·s sont préparé·e·s et payé·e·s pour nous offrir un show. Et c’est exactement ça : un spectacle auquel nous assistons confortablement installé·e·s chez nous, derrière nos écrans. Alors, oui, nous le savons mais il n’empêche qu’à toujours voir les mêmes choses, nous en venons à intégrer qu’il faut avoir une bite énorme et la maintenir en érection pendant 45 minutes. Nous l’avons tellement intégré que nous avons développé certaines expressions pour parler des autres êtres humains : « avoir des couilles » ou « en avoir dans le pantalon » pour parler d’une personne qui s’affirme, « petite bite » pour désigner une personne lâche, etc… Bref, tu as compris l’idée, nous n’allons pas te faire un dessin. Nous pensons que, pour venir à bout de ce genre de clichés (néfastes pour tout le monde), il faut en revenir aux basiques et aussi être tolérant·e envers soi-même et à l’écoute de son corps.
Le fonctionnement de l’érection
Les basiques c’est quoi ? Les basiques c’est déjà comprendre comment fonctionne une érection. La définition physiologique de l’érection est « le fait, pour certains tissus ou certains organes, de se durcir par afflux de sang dans les vaisseaux« . L’érection chez l’être humain est naturelle et survient suite à un stimulus :
- physique/mécanique, c’est-à-dire par le toucher et les caresses sur la verge ;
- psychique, on parle aussi d’imaginaire érotique et de désir ;
- sensoriel, lorsqu’une image ou un parfum provoque l’excitation sexuelle.
Il existe un autre type d’érection, qui n’est pas liée au désir sexuel ou à un quelconque stimulus : l’érection nocturne, qui est incontrôlable et liée au cycle de sommeil. C’est un signe de bonne santé ! Cela veut dire que si taon partenaire a une érection en plein milieu de la nuit, ça ne veut pas dire qu’iel a envie de sexe. Quelles sont les différentes phases se succédant pour obtenir une érection ?
- Au commencement : une verge flaccide, c’est comme cela que s’appelle un pénis au repos (instant culture) ;
- Ensuite, un stimulus sexuel (l’un des trois présenté juste au-dessus ou une combinaison de plusieurs d’entre eux), qui va faire se gorger de sang le corps spongieux. Cela a pour effet de faire gonfler la verge au fur et à mesure : on appelle ça la tumescence (c’est la mi-molle quoi) ;
- Lorsque le pénis est entièrement rigide, c’est l’érection. La verge a atteint son niveau maximal de tumescence ;
- Enfin, lorsque l’excitation et/ou le stimulus sexuel est terminé, le pénis entre en phase de détumescence : tu débandes. Le temps que met le pénis à se remettre au repos est variable en fonction des personnes ;
- Une nouvelle érection est possible une fois que le pénis est redevenu flaccide, après un temps plus ou moins long, qu’on appelle la phase réfractaire.
Bref, c’est tout un truc pour faire bander quelqu’un. Certaines personnes sont plus sensibles à un type de stimulation plutôt qu’à un autre. Renseigne-toi sur ce qui fait monter l’excitation chez taon partenaire pour savoir comment l’émoustiller au mieux.
Ejaculer ou ne pas éjaculer ?
Dans la famille stéréotypes, nous demandons l’éjaculation ! En devenant actif·ve sexuellement, nous sommes nombreux·ses à s’imaginer que l’éjaculation était la finalité de l’acte sexuel. Le rapport sexuel se terminait lorsque l’éjaculation des personnes à pénis était atteinte. Avec la possibilité de prendre comme un échec personnel le fait que la personne n’arrivait pas à éjaculer. En fait, l’éjaculation n’est pas une fin en soi et son absence ne signifie pas que la personne n’a pas pris de plaisir.
Dans la majorité des cas, l’éjaculation arrive au moment de l’orgasme mais ce n’est pas toujours le cas. Pour certaines personnes, l’éjaculation est purement mécanique, sans orgasme. Pour d’autres, il n’y a jamais (ou rarement) d’éjaculation : c’est ce qu’on appelle l’anéjaculation. Et d’autres personnes ont une éjaculation au moment de l’orgasme.
L’éjaculation est le phénomène correspondant à l’expulsion de sperme, après une stimulation sexuelle (et donc après une érection). Elle peut également survenir sans excitation sexuelle, lors de la phase paradoxale du sommeil. Le sperme est émis via le canal urétral et le méat urinaire. Pas d’inquiétudes : aucun risque que de l’urine soit émise, car le col de la vessie se ferme lors de l’éjaculation. Le sperme contient les spermatozoïdes, qui sont les cellules mâles permettant la transmission de l’information génétique, lors de la fécondation.
Le pénis, son érection et son éjaculation sont des sujets de préoccupations chez beaucoup de personnes. Pour la majorité d’entre nous, notre sexualité est phallocentrée : il faut un pénis qui bande pour avoir un rapport sexuel (sous-entendu une pénétration). Si nous mettions de côté cette vision pénétrative du sexe, peut-être que notre sexualité serait plus apaisée, sans obligation et et sans pression. Rappelle-toi : la pénétration n’est pas une obligation…