Nous en parlions dans notre article sur la libido : notre premier organe sexuel est notre cerveau ! Alors pas étonnant que le dirty talk puisse être excitant : ça stimule notre cerveau. Ce n’est évidemment pas une obligation. Mais… C’est quoi le dirty talk ? Comment faire quand on a jamais fait ? Tu l’as déjà peut-être déjà fait sans t’en rendre compte… Retrouve tous nos conseils pour intégrer le dirty talk à ta sexualité.
Qu’est-ce que le dirty talk ?
Le terme dirty talk a parfois une connotation assez négative. Tu peux utiliser ses synonymes : erotic talk, sex talk ou pillow talk. Tous ces termes veulent bien dire la même chose : il s’agit de parler lors de l’acte sexuel. Que ce soit des mots crus ou non.
Nous avons tendance à penser que le dirty talk c’est de dire des grossièretés ou des mots à connotation très sexuelle. Mais en fait… Non ! Le dirty talk est plus complexe qu’il n’y parait et de nombreuses personnes apprécient cette pratique.
Une étude scientifique réalisée en 2015 a montré que :
- plus de 60% des personnes apprécient parler pendant le sexe ;
- le sex talk a une influence sur la satisfaction sexuelle. Rappelons qu’en France, en 2021, 35% des personnes interrogées se disaient insatisfaites sexuellement ;
- l’erotic talk comporte huit grands thèmes, regroupés en deux grands catégories ;
- ce que l’on dit au lit est corrélé à notre personnalité.
Le dirty talk est donc beaucoup plus complexe que ce qu’on pourrait penser au premier abord.
Les grands thèmes de ce que se dit au lit
Grossièrement, le dirty talk se découpe en deux catégories verbales, dans lesquelles nous retrouvons huit thèmes, et une catégorie non verbale.
Le schéma n’est, en réalité, pas tout à fait exact. Car les différents thèmes (verbaux) peuvent se chevaucher. Par exemple, les paroles de domination peuvent également être des instructions : « mets-toi de telle manière » ou « fais-moi ça« . Pour celleux qui pratiquent le dirty talk, nous avons tendance à utiliser certains thèmes plus que d’autres. En fonction de notre personnalité ou de la relation dans laquelle nous sommes, nous ne dirons pas les mêmes choses. De plus, outre les paroles prononcées, le dirty talk est également une question d’attitude. Dire à saon partenaire un simple « j’ai envie de toi maintenant » mais avec une voix sensuelle et un petit sourire en coin, peut faire énormément d’effet !
Les paroles individuelles
Ce sont des mots ou des phrases qui ont pour but d’exciter la personne qui les dit. Si le·la partenaire est excité·e au passage, tant mieux mais ce n’est pas le but recherché. Selon l’étude de 2015, ce type de dirty talk est souvent associé à l’extraversion (le fait d’être extraverti·e), la satisfaction sexuelle et les relations courtes. Cela ne veut pas dire que ce sont des paroles que nous ne disons pas à un·e amant·e de longue date. C’est possible mais plus rare. Par exemple s’il y a des jeux réguliers de domination et de soumission au sein d’un couple établi.
Parmi cette catégorie « dirty talk individuel » (individualistic talk, ça sonne mieux en anglais), nous retrouvons donc :
- la domination sexuelle. « Tu vas faire ce que je dis, comme je veux » (ce qui peut rejoindre le sex talk d’instructions) ;
- la soumission sexuelle. « Fais ce que tu veux de moi, de mon corps, comme tu l’entends » ;
- la possession. « Tu es à moi« , « Je t’appartiens« . Les thèmes peuvent se chevaucher : la possession est souvent associée aux jeux de domination et soumission sexuelle ;
- les fantasmes. « Imagine qu’on nous regarde/entende« , « s’il y avait une autre personne avec nous, on pourrait faire ça« .
Les mots peuvent être plus ou moins crus ou vulgaires, suivant ce que nous aimons dire et entendre. Il n’y a aucune obligation dans les termes employés : tu dis ce que tu veux du moment que l’autre est d’accord. Ne va pas commencer à insulter taon partenaire si ce n’est pas son truc.
Les paroles communicatives
Cette catégorie de dirty talk permet d’augmenter l’excitation chez l’ensemble des partenaires et pas seulement celle de la personne qui le dit. Elle est souvent associée à l’extraversion (aussi) mais aussi à l’envie de faire plaisir à l’autre, la satisfaction sexuelle ainsi qu’aux relations longues. Le terme « relations longues » ne désigne pas nécessairement une relation de couple établie. Cela peut très bien être une relation avec quelqu’un que tu vois régulièrement pour du sexe.
Dans cette catégorie, nous retrouvons ainsi :
- les instructions. « Un peu plus haut« , « Plus/moins vite/fort« , « Caresse-moi ici » ;
- l’expression des ressentis et les encouragements. « J’aime quand tu fais ça« , « J’ai envie de toi« , « Continue » ;
- les liens intimes. « Je t’aime« , « Tu es beau/belle« , « J’adore cette partie de ton corps » ;
- les paroles réflexes. « Oh oui« , « [insère ici le prénom de taon amant·e]« , « Encore« .
Les paroles communicatives (mutualistic talk, encore une fois, ça sonne mieux en anglais) vont servir à être dans le partage avec saon partenaire. L’idée est de prendre plaisir ensemble lors de la relation sexuelle, par les mots.
Le dirty talk non verbal
Bon, ce n’est pas une catégorie officielle (en tout cas, elle n’est pas dans l’étude sur l’erotic talk de 2015)… Mais il nous semblait intéressant de faire un petit point sur le non verbal. Revenons un peu en arrière. Le dirty talk permet d’augmenter l’excitation chez l’ensemble des partenaires (de manière directe ou indirecte). Pourquoi ? Parce que le fait d’exprimer ce que nous ressentons et ce dont nous avons envie permet de stimuler l’imaginaire érotique. Donc le cerveau. Et si tu as bien suivi, tu sais que le cerveau est ton premier organe sexuel. Cela permettrait alors de faciliter l’atteinte du Graal : l’orgasme. Emballé, c’est pesé !
Quel est le lien entre le sex talk et le non verbal nous diras-tu. Et bien, ils ont quelque chose en commun : ils passent tous les deux par l’ouïe et sont analysés par le cerveau. En fait, c’est exactement le même processus qui permet l’augmentation de l’excitation entre le sex talk et le non verbal. De nombreuses études prouvent que les vocalisations (le non verbal) permettent d’accroître l’excitation, de faciliter l’orgasme et de renforcer l’intimité entre les partenaires sexuels.
Nous te disons « vocalisations » mais ce n’est pas non plus la peine de te prendre pour la Castafiore. Le dirty talk non verbal, ce sont les bruits que tu fais pendant l’amour : les soupirs, les grognements, les cris de plaisir. Mais aussi les gestes : s’agripper à saon partenaire, le·la serrer contre toi, etc. En gros, c’est tout ce qui n’est pas des paroles ou un acte sexuel à proprement parler. Cela va te stimuler ainsi que taon amant·e. Alors, le terme dirty talk n’est pas peut-être pas totalement approprié (vu qu’il n’y a pas de paroles) mais cela reste une manière de s’exprimer au lit. Et ça, c’est un grand oui !
Nos conseils pour du « bon » dirty talk
Techniquement, il est fort probable que tu aies déjà utilisé ou entendu du dirty talk. Mais si tu souhaites aller un peu plus loin que répéter « oui » pendant le sexe avec taon partenaire, nous te donnons quelques conseils :
- Parlez-en ensemble. Il est important que taon partenaire soit d’accord pour explorer cette pratique. Sinon, vous allez être mal à l’aise tous·tes les deux.
- Définissez ensemble ce que vous souhaiteriez entendre ou dire, des mots ou phrases à interdire. Pas à l’aise avec les insultes ou des termes crus ? Préférez les mots doux ou les encouragements.
- Faites simple, commencez petit et allez-y crescendo. Commencez peut-être par des mots doux, par exprimer vos ressentis et vos envies avant de se mettre à insulter saon partenaire. Sauf si ce sont les insultes qui vous excitent mais on le sait rarement avant d’avoir essayé. Et il vaut mieux y aller tranquillement. Dire « j’ai envie de toi » c’est un premier pas.
- Ecoutez-vous et restez attentifs·ves l’un·e à l’autre pendant le rapport : continuez à communiquer comme vous le faites d’habitude pour savoir si tout va bien.
- Pourquoi pas définir un mot qui stopperait l’échange ? Si l’un·e ou l’autre n’est plus à l’aise sur le moment, dire ce mot (« cacahuète » par exemple) permettrait d’arrêter l’échange. Tout en continuant la relation sexuelle si vous en avez envie. Cela vous permettra d’y revenir un peu plus tard.
Tu ne sais toujours pas trop par quel bout prendre le problème (sans mauvais jeu de mots) ? Et si tu débutais par des sextos ? Tu sais ces messages à caractère sexuel qu’on peut s’envoyer pour se chauffer… Tu n’es évidemment pas obligé·e d’envoyer direct un truc un peu hard du style « trop envie de te bouffer [insère ici la partie du corps]« . Commence petit : « très hâte que tu arrives, j’ai des idées plein la tête » ou un petit « envie de toi« . Ça annonce la couleur et ça permet de prendre un peu confiance en soi.
Le sex talk peut être très excitant et très libérateur aussi. Peut-être que tu découvriras tout un pan de ta sexualité et de votre sexualité entre partenaires. Peut-être pas. Le pire qui puisse arriver si toi ou taon complice n’aimez pas le dirty talk ? Rien. Rien ne se passera. Souvent, nous n’osons pas parce que nous avons peur d’être ridicule. Il n’y a rien de ridicule à vouloir essayer de nouvelles choses. Peur de ne pas aimer ? Passez à autre chose, vous aurez essayé. Et vous vous serez aperçus que vous préférez communiquer et vous exciter autrement. Il ne va strictement rien se passer si vous n’y arrivez pas et/ou que vous n’aimez pas.
Le dirty talk n’est pas une obligation pour apprécier un moment d’intimité avec saon partenaire. Si le dirty talk ne te tente pas, ne te force pas. Si taon partenaire ne semble pas emballé·e par l’idée, ne force pas. Passez à autre chose. Il existe des milliers d’autres manières de se faire plaisir.