La contraception fait partie intégrante de la sexualité. Le risque de grossesse peut générer un stress, qui peut alors impacter la libido et donc la vie intime d’une personne. Mais, parfois, choisir sa contraception peut vite être un casse-tête. Car il existe de nombreuses méthodes de contraception et son choix doit tenir compte du mode de vie, de la santé et des envies de la personne qui se contracepte. Avant toute prise de contraception, il faut prendre rendez-vous chez un·e médecin afin qu’iel évalue tes besoins et contrôle tes antécédents médicaux.
Cet article ne fait que présenter les moyens de contraception existants afin d’avoir une base de discussion avec un·e professionnel·le de santé. Il n’a pas vocation à remplacer un avis médical.
La contraception remonte à l’Antiquité
La prévention des naissances est une préoccupation qui existe depuis bien plus longtemps que ce que l’on peut imaginer. À l’Antiquité, la question se pose déjà. Et les méthodes de contraception préconisées, bien qu’incomplètes et probablement inefficaces, démontrent l’intérêt porté à la régulation des naissances par la contraception. Sans faire un cours d’histoire, voilà quelques faits sur les méthodes de contraception, depuis l’Antiquité jusqu’à la contraception moderne telle que nous la connaissons. De manière générale, c’était à la personne capable d’enfanter que revenait la charge de la contraception (il y a des choses qui ne changent pas).
Le contraceptif chez les Grecs
A l’Antiquité, les méthodes de contraception sont réservées aux personnes trop jeunes pour enfanter ou dans le cas où la santé de la personne serait mise en danger par une grossesse. Les méthodes alors préconisées sont le retrait ou l’expulsion immédiate du sperme (en marchant, en sautant ou en éternuant). Certains écrits mentionnent également la possibilité d’introduire des médicaments dans le vagin. Les recommandations de l’époque sont de combiner ces différentes méthodes pour une contraception efficace. La méconnaissance du corps et du cycle menstruel fait que ces techniques n’étaient probablement pas très performantes.
La contraception à la fin de la Renaissance
La fin de la Renaissance est l’apogée du libertinage, dans le sens originel du terme : la libre pensée rejetant les croyances religieuses et la morale. Les ouvrages libertins de l’époque allient érotisme et éducation sexuelle. Dans l’un de ces écrits, L’Ecole des filles, les techniques contraceptives sont abordées. Parmi ces techniques, nous retrouvons l’évitement de la pénétration, le retrait ou encore la mise en place d’un linge sur le pénis (précurseur du préservatif externe). La dernière technique recommandée est de ne pas jouir ! Car à cette époque, on pensait que la fécondation ne pouvait se passer que si les deux partenaires jouissaient en même temps. Nous savons maintenant que ce n’est pas vrai. Il était de la responsabilité de la personne à vagin de ne pas jouir.
Les moyens contraceptifs au 19ème siècle
Malgré le puritanisme américain, c’est aux Etats-Unis qu’a été écrit un ouvrage qui sera réédité de nombreuses fois et utilisé pendant longtemps : Marriage Guide. Les moyens de contraception cités dans ce livre (longtemps livre de référence) sont le retrait, l’éponge vaginale, le préservatif et l’injection d’un produit spermicide dans le vagin. A cette époque, la recherche concernant le cycle menstruel commence réellement. Mais il faudra attendre le 20ème siècle pour que le cycle menstruel soit compris correctement, permettant ainsi d’avoir des moyens de contraception plus efficaces.
Les contraceptifs hormonaux
Pilules contraceptives
La pilule est le moyen de contraception le plus utilisé en France, notamment car c’est celui qui est proposé en premier aux personnes à vulves. Il existe plusieurs types de pilules : œstroprogestatives et micro progestatives.
La prise de pilule est quotidienne, par la personne à vagin, et doit commencer au premier jour des règles pour être efficace immédiatement. Si le début de la prise ne se fait pas au premier jour des règles, la contraception ne sera efficace qu’au bout de 7 jours. Selon le type de pilule, il y a (ou non) un temps d’arrêt pour avoir ses règles.
Prends-la tous les jours, à la même heure. La prise ne doit pas être décalée de plus de 12h. Il faut donc choisir une heure fixe qui te convienne et à laquelle tu es sûr·e de pouvoir la prendre. Essaie de l’associer à un geste quotidien : la prise d’un repas ou d’un autre traitement, le brossage de dents, le moment où tu pars travailler… Sinon, mets-toi un rappel.
Nous ne pouvons que te conseiller de bien lire la notice avant la prise du contraceptif. Pose toutes tes questions à taon médecin.
Patch contraceptif
Le patch contraceptif délivre des hormones en continu, par la peau. En France, il est souvent prescrit en deuxième intention, pour les personnes à vulve, c’est-à-dire si la pilule a été écartée pour diverses raisons.
C’est un dispositif à poser soi-même sur la peau : sur le ventre, les épaules ou le bas du dos. Il ne faut jamais le poser à côté d’un sein. Si le patch est posé au premier jour des règles, son efficacité est immédiate. Sinon, il faudra attendre 7 jours pour une efficacité complète.
La personne à vagin renouvelle le patch toutes les semaines pendant 3 semaines. La quatrième semaine, on ne pose pas de patch pour déclencher les menstruations. Si le patch a été décollé, il faut le recoller ou en poser un nouveau. En cas de décollement, il est conseillé d’utiliser une contraception supplémentaire ou une contraception d’urgence s’il y a eu un rapport dans les 5 jours précédant le décollement.
Nous ne pouvons que te conseiller de bien lire la notice avant la prise du contraceptif. Pose toutes tes questions à taon médecin.
Implant sous-cutané
L’implant est un bâtonnet contenant et délivrant des hormones en continu, pour les personnes à vulve.
Il se place sous la peau du bras, par un·e professionnel·le de santé. Une anesthésie locale est faite pour que ce ne soit pas douloureux. Généralement, le·la professionnel·le de santé va poser l’implant dans le bras non dominant, c’est-à-dire du côté où tu n’écris pas.
Une visite de contrôle est conseillée 3 mois après la pose pour vérifier que l’implant n’a pas bougé. Taon médecin doit également te montrer comment vérifier toi-même que l’implant est toujours au bon endroit. N’hésites pas à prendre rendez-vous avec ellui au moindre doute.
Tu peux faire retirer cette contraception par taon médecin dès que tu le souhaites.
Anneau vaginal
L’anneau vaginal se place au fond du vagin et délivre des hormones en continu.
Il faut le placer soi-même, le plus loin possible dans le vagin, près du col de l’utérus. Il se garde 3 semaines et est à retirer la quatrième semaine, pour déclencher des menstruations.
A la première utilisation, l’anneau n’est efficace qu’au bout de 7 jours. Lors des utilisations suivantes, l’efficacité est immédiate. Si tu perds l’anneau et que tu t’en aperçois dans les 3h, tu peux le repositionner après l’avoir rincé. Sinon, il faudra changer d’anneau.
Nous ne pouvons que te conseiller de bien lire la notice avant la prise du contraceptif. Pose toutes tes questions à taon médecin.
Injections de progestatifs
Cette contraception se fait par un.e professionnel.le de santé par injection dans un muscle, pour les personnes à vulve. Ce contraceptif n’est prescrit qu’en derniers recours, lorsqu’aucune autre contraception ne convient.
Les injections sont à renouveler tous les 3 mois pour une efficacité optimale. Si la première injection est faite dans les 5 premiers jours du cycle (au moment des règles), l’efficacité est immédiate. Sinon, il faudra attendre 7 jours pour une efficacité complète.
Injections de testostérone
Les injections de testostérone doivent être faites par un·e professionnel·le de santé, dans un muscle, de manière hebdomadaire. Les injections vont stopper la production de spermatozoïdes. L’OMS recommande une utilisation de cette contraception, pour les personnes à pénis, limitée à 18 mois.
Les injections sont à faire faire toutes les semaines par un.e médecin. Elles sont efficaces au bout de 3 mois, qui est la durée moyenne du cycle de production des spermatozoïdes. En attendant une efficacité complète, il est donc nécessaire d’utiliser un autre moyen de contraception.
Les spermicides : contraception chimique
Les spermicides sont des substances qui ciblent les spermatozoïdes en les détruisant ou en les rendant inactifs. Ils existent sous plusieurs formats : gels, ovules ou crèmes, à appliquer par la personne à vagin.
Quelque soit le format utilisé, les principes actifs sont les mêmes et le produit se met dans le vagin, quelques minutes à quelques heures avant un rapport sexuel pénétratif. Il est possible d’utiliser un spermicide seul mais il est recommandé de l’utiliser en complément d’une autre contraception.
Nous ne pouvons que te conseiller de bien lire la notice avant la prise du contraceptif. Pose toutes tes questions à taon médecin ou taon pharmacien·ne.
Les dispositifs intra-utérins
Il existe deux types de dispositifs intra-utérins : le stérilet en cuivre et le stérilet hormonal. Ces deux moyens de contraception se place dans l’utérus, par un·e médecin. Contrairement à ce qu’on a longtemps cru, les personnes à vulves qui n’ont pas eu d’enfants peuvent demander à se faire poser un stérilet. Le premier rendez-vous permet de vérifier qu’il n’y a pas de contre-indications, notamment une malformation ou une IST. Une visite de contrôle est à faire dans les 3 mois suivant la pose du stérilet. Cela permet de vérifier que le stérilet est correctement placé contre le fond de l’utérus.
Stérilet en cuivre
Le stérilet en cuivre a un effet spermicide : le cuivre rend les spermatozoïdes inactifs. Il agit également sur la muqueuse utérine. Cela rend impossible l’implantation d’un ovule fécondé dans l’utérus.
Stérilet hormonal
Le stérilet hormonal est une méthode de contraception hormonale pour les personnes à vulves. Il va délivrer des hormones en continu, épaississant les sécrétions vaginales et empêchant le passage des spermatozoïdes dans l’utérus.
L’anneau pénien ou slip chauffants : contraception thermique
La contraception thermique, pour les personnes à pénis, est basée sur le principe de réchauffer les testicules d’environ 2°C. En réchauffant les testicules, la quantité de spermatozoïdes diminue ainsi que leur mobilité. En résumé, il y aura moins de spermatozoïdes performants. Cette méthode doit toujours être suivie par un·e médecin, afin de vérifier que le nombre de spermatozoïdes est bien descendu sous un certain seuil, garantissant la contraception.
L’objectif de ces deux moyens de contraception est de remonter les testicules, pour les réchauffer. Ces contraceptions doivent être portées un minimum de 15h par jour pour être pleinement efficaces.
Le choix de l’anneau pénien chauffant ou du slip chauffant est une question de préférence et est à discuter avec le·la professionnel·le de santé qui te suivra dans ta démarche.
Les méthodes mécaniques
Préservatifs
Les préservatifs (externes et internes) sont les seuls moyens de contraception qui protègent également des IST (Infections Sexuellement Transmissibles). C’est l’un des contraceptifs les plus utilisés.
Nous avons écrit un article complet sur les préservatifs, pour en savoir plus. Nous te conseillons d’aller le lire pour savoir comment placer ton préservatif (interne ou externe).
Diaphragme et cape cervicale
Le diaphragme et la cape cervicale sont deux moyens de contraception pour les personnes à vulves qui ne peuvent (ou ne veulent) pas utiliser des contraceptifs hormonaux ou intra-utérins. Ils peuvent aussi être prescrits pour faire le relais entre deux contraceptions.
Ces deux méthodes de contraception réutilisables sont à placer soi-même au fond du vagin, près du col de l’utérus, avant le rapport sexuel. Ils vont tous les deux faire barrage aux spermatozoïdes et donc empêcher la fécondation d’un ovule.
Tous les deux doivent être prescrits par un·e médecin et sont délivrés sur ordonnance.
Les méthodes contraceptives naturelles
Abstinence périodique
L’abstinence périodique est considérée comme une méthode de contraception puisqu’elle consiste à éviter les rapports sexuels pendant la période d’ovulation. Ces techniques sont beaucoup moins fiables que toute autre contraception car elles reposent sur la capacité de chacun.e à connaître parfaitement son cycle menstruel. En attendant de maîtriser l’une des méthodes pour pratiquer l’abstinence périodique, un autre moyen de contraception doit être envisagé. Ces méthodes s’adressent à des personnes acceptant le risque de grossesse.
Retrait
Le retrait est également appelé aussi « coït interrompu« . Comme son nom l’indique, c’est le fait, pour la personne à pénis, de se retirer du vagin de saon partenaire, avant l’éjaculation.
Il faut cependant savoir que le liquide pré-séminal contient une faible quantité de spermatozoïdes. Ce liquide est émis lorsqu’il y a une excitation sexuelle. Ainsi, même si tu te retires à temps, il est possible que quelques spermatozoïdes aient déjà commencé leur petit bout de chemin. Aussi, il est à noter qu’au moment de l’éjaculation, il faut être suffisamment loin de l’entrée du vagin et de la vulve. S’il y a éjaculation trop près de l’entrée vaginale, il est possible que du sperme coule dans le vagin.
La contraception définitive
Il existe différentes méthodes de contraception définitive. Légalement, en France, il n’y a que deux critères à respecter :
- être légalement majeur·e et responsable
- respecter un délai de 4 mois entre la première demande et l’acte de stérilisation
Taon médecin peut refuser de pratiquer l’acte lui-même. Mais il doit alors t’en informer tout de suite et te diriger vers un·e autre praticien·ne. Si tu souhaites connaître les médecins qui acceptent ces actes de stérilisation, tu peux nous contacter.
Il faut cependant garder en tête que ces méthodes ne sont pas réversibles. Il faut donc être sûr·e de son choix, d’où le délai de 4 mois de réflexion. Tous les actes de stérilisation définitive sont des actes chirurgicaux.
Que faire en cas de loupés ?
La contraception dite d’urgence est un ensemble de dispositifs contraceptifs que les personnes à vulves peuvent utiliser lorsqu’il y a un rapport sexuel non protégé (ou mal).
Ces méthodes contraceptives d’urgence sont à utiliser le plus rapidement possible après le rapport sexuel à risque et au maximum dans les 5 jours qui suivent. Plus la contraception d’urgence est prise tôt, plus cette dernière sera efficace. En effet, elle n’agit que s’il n’y a pas déjà eu fécondation.
Choisir sa contraception va donc dépendre de multiples facteurs : les envies, le mode de vie, l’état de santé, les antécédents médicaux, etc. Mais tu devrais maintenant avoir une idée du type de contraceptifs que tu souhaites avoir (ou ne pas avoir). Si tu as encore du mal à choisir, nous te conseillons d’aller faire le questionnaire de la Santé Publique France. Ce questionnaire te donnera une présentation des différentes contraceptions qui s’offrent à toi, en fonction des choix émis au fil des questions.
Nous rappelons toutefois qu’il est nécessaire d’aller voir un·e médecin avant toute prise de contraceptif et qu’il faut réaliser un suivi régulier. Cet article est une base de discussion avec taon médecin, nous avons également mis nos sources en bas de l’article.
Sources :
La prévention des naissances avant les techniques de contraception modernes
La contraception hormonale pour les personnes à vulves
La contraception hormonale pour les personnes à pénis
Les spermicides, comment ça marche ?
Ameli – Les méthodes naturelles de contraception