Depuis quelques années, la sexualité est abordée de manière plus ouverte. Les clichés et scénarios préétablis sont de plus en plus discutés. Dans ce contexte, où l’intimité et la sexualité sont questionnées, il est parfois difficile de s’y retrouver. La pornographie et l’érotisme font parfois partie de nos vies sexuelles mais n’ont pas le même impact. Lorsque l’un peut apporter des difficultés, l’autre peut permettre de se détacher de ce qui nous bloque. Et si l’érotisme pouvait permettre une sexualité plus épanouie ?


Impact de la pornographie sur la sexualité

La pornographie désigne toutes les représentations (audio, livres, vidéos, etc.) de choses dites obscènes, sans intention artistique. Et dans l'unique but de provoquer l'excitation sexuelle.

Mettre la définition de la pornographie dans cet article peut sembler superflu, mais nous aimons bien (parfois) enfoncer des portes ouvertes. Il faut savoir que cette définition de la pornographie date d’il y a un moment (vers les années 1800). Le caractère « obscène » qui est évoqué a beaucoup évolué depuis. Ce qui était obscène et scandaleux ne l’est plus forcément maintenant. Chez Les Effronté.e.s, nous pensons que la partie la plus importante de cette définition est la fin. Il n’y a aucune volonté artistique dans les représentations pornographiques que nous avons. Le seul but est de provoquer l’excitation sexuelle chez la personne qui utilise le support.

En 2023, l’Ifop a réalisé une étude sur des Français·es âgé·e·s de 18 ans et plus, concernant la pornographie et son impact sur la vie sexuelle. Quelques chiffres ont retenus notre attention dans cette étude.

Parlons pornographie

Les supports les plus utilisés sont les supports vidéos. 55% des personnes interrogées ont répondu avoir déjà été sur des sites pornographiques mainstream pour chercher un film ou des images porno. Jusque là, rien d’extraordinaire, c’est probablement ce que tu avais en tête. Là où les chiffres sont plus intéressants, c’est lorsque nous regardons comment a évolué cette tendance de visionnage. Depuis 10 ans, la consommation de supports porno vidéos a … baissé ! Malgré cette tendance à la baisse, l’âge du premier visionnage a également diminué. L’âge moyen est passé de 15,7 ans à 15,3 ans. Cela peut paraître dérisoire mais lorsque nous décortiquons ces données, de plus en plus de personnes déclarent avoir été sur un site pornographique pour la première fois entre 8 et 12 ans. Entre 2013 et 2023, le nombre de personnes déclarant cette tranche d’âge (8-12 ans) pour le premier visionnage est passé de 11% à 27%.

Là où le bât blesse c’est que, pour 53% des jeunes personnes de plus de 18 ans, la pornographie a été utilisé pour l’apprentissage de la sexualité. En manque d’informations sur la sexualité, il semblerait donc que la majorité des jeunes se tourne vers la porno pour se renseigner. Le problème est que les vidéos pornographiques véhiculent, pour la plupart, une image erronée de la sexualité. Où le consentement n’est pas clair, les rapports de force et les stéréotypes très présents et les corps peu représentatifs de la réalité. Cela mène à des situations où certain·e·s développent des complexes sur leur physique ou leur capacité à satisfaire leur partenaire :

Chiffres sur l'impact de la porno sur la sexualité. 30% = personnes complexées sur la taille de leur pénis 22% = personnes complexées sur la taille de leurs seins 18% = personnes complexées sur la forme de leur pénis 14% = personnes complexées sur la forme de leur vulve 22% = personnes à pénis complexées par l'aspect ou les formes de leur corps 33% = personnes à vulve complexées par l'aspect ou les formes de leur corps 29% = personnes à pénis ressentant une pression à fouir leur partenaire 17% = personnes à vulve ressentant une pression à fouir leur partenaire

Bref, la pornographique dite mainstream, classique, n’a pas que de bons effets lorsque nous ne prenons pas un peu de recul.



Erotisme et sexualité : quels bienfaits ?

Lorsque la pornographie montre tout, l’érotisme, lui, suggère et laisse la place à l’imagination… Ce qui distingue l’érotisme de la pornographie est son caractère plus sensuel, moins cru. Il prend en compte les désirs et les envies de chacun·e, pouvant rendre la vie sexuelle (en solo et à plusieurs) plus satisfaisante. L’érotisme fait travailler l’imaginaire érotique, qui est l’un des éléments du désir sexuel. La libido (ou désir sexuel) dépend de nombreux facteurs : physiques mais aussi psychiques. En développant notre imaginaire, nous maintenons un état d’esprit propice au désir sexuel.

Pourquoi développer son érotisme ?

L’érotisme peut se développer en solo et pour soi-même. Cela n’a pas à exister uniquement dans le cadre d’un couple ou d’une relation. Et nous avons même envie de te dire qu’il faut d’abord cultiver son érotisme avec soi-même avant de le développer avec un·e partenaire. L’auto érotisme a de nombreux avantages, c’est l’occasion :

  • d’apprendre à mieux connaître ton corps et tes envies. Laisse-toi aller à explorer tes fantasmes, mets en avant les parties de ton corps que tu préfères ;
  • de booster ta confiance en toi et ton estime de toi. En t’érotisant toi-même, cela va accroître ta confiance en toi. Si tu es capable de te mettre en valeur pour toi, tu seras capable de le faire dans ta vie quotidienne ou avec taon partenaire ;
  • de prendre soin de ton bien-être mental et sexuel. Si tu te sens mieux dans ton intimité, ton mental et ton bien-être sexuel pourront en bénéficier.

Développer son érotisme avec taon partenaire a également certains avantages. Tous les bienfaits cités précédemment sont valables, pour toi et taon partenaire. Mais cela peut aussi te permettre de renforcer ton intimité avec taon amant·e. L’érotisme que vous développerez ensemble vous rapprochera sûrement dans votre vie sexuelle mais aussi dans votre vie quotidienne. Cultiver son imaginaire érotique ensemble est un bon moyen pour se redécouvrir, découvrir ses envies, les fantasmes de chacun·e et se focaliser sur votre plaisir.


Nos conseils pour explorer son érotisme

L’érotisme se cultive, il s’explore et s’entretient. Il ne s’agit pas de seulement de gestes mais aussi d’attitudes et de paroles. Laisse-nous te donner quelques pistes de réflexion…

L’art de la suggestion par les nudes

Qui a déjà envoyé ou reçu des photos de parties génitales en gros plan ? Est-ce que c’était réellement la chose la plus excitante jamais vue et jamais faite ? Parfois, cela peut être excitant. Mais, selon une étude réalisée au pifomètre par Les Effronté.e.s, sur un échantillon de personnes non représentatif de la population, ce n’est pas toujours le cas. Prendre tes parties génitales en photo, avec une lumière blanche et en gros plan, n’est pas la seule option pour faire monter l’excitation.

Les nudes ce sont ces photos dénudées (comme son nom l’indique) que nous envoyons à notre amant·e. Pour faire un nude « réussi », la suggestion a du bon. Il existe de multiples manières de suggérer sans tout montrer. Et voici nos meilleurs conseils :

  • cale ton téléphone (contre un objet par exemple) pour avoir les mains libres et mets le retardateur. Si tu as un trépied, c’est encore mieux mais pas obligatoire ;
  • joue avec tes vêtements pour ne dévoiler qu’une partie de ton corps ;
  • utilise les ombres et une lumière tamisée pour donner une ambiance boudoir ;
  • prends des photos en noir et blanc ;
  • fais une photo d’une partie de la tenue que tu comptes porter pour vos prochaines retrouvailles.

Fais jouer ton imagination et joue avec celle de taon partenaire. Tu peux aussi faire des nudes pour toi-même et ton estime de toi (ça marche aussi).

Soigner l’ambiance

L’érotisme commence avec une ambiance de détente et propice à l’intimité (avec soi-même ou avec quelqu’un d’autre). Choisis un endroit où tu te sens bien et détendu·e. Tu peux installer des plaids, des coussins, des bougies, de l’encens, des pétales de rose et de la musique… Tout ce qui te fait te sentir à l’aise et détendu·e. L’objectif est de pouvoir se détendre.

Si tu mets en place une ambiance boudoir avec taon partenaire, assure-toi que cela lui convient également. Le but n’est pas forcément d’avoir une relation sexuelle mais de te rapprocher d’ellui. Essaye de ne pas avoir d’attentes particulières pour en profiter au maximum, en solo ou avec un·e partenaire.

Les massages

Le massage est un excellent moyen de connaître le corps et les zones sensibles de taon partenaire. Dans l’ambiance boudoir que vous avez créé ensemble, mettez-vous nu·e·s ou restez à moitié habillé·e·s, suivant vos envies. Utilises une huile de massage ou une bougie de massage adaptée. N’oublie pas de mettre du chauffage pour que toi et taon partenaire n’ayez pas froid. Ne te concentre pas que sur les zones érogènes ou les parties génitales de taon amant·e. Prends le temps de masser l’ensemble de son corps. Masse taon partenaire et laisse-le·la te masser à son tour.

Le son du plaisir

L’ouïe est un sens souvent oublié dans les moments érotiques… Pourtant, cela peut être très érotique. Si tu as envie d’explorer cette piste, nous avons quelques idées pour toi :

  • créée ta propre playlist avec des musiques et des chansons que tu trouves érotiques ;
  • trouve une playlist de musiques érotiques ;
  • écoute des podcasts érotiques, tels que celui de Colette se confesse.

A écouter sans modération, avec ou sans partenaire(s).

La pornographique érotique

La pornographie mainstream n’est pas forcément bonne pour l’estime de soi. Mais depuis quelques années, des femmes (principalement) ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Et ont créé les vidéos érotiques qu’elles auraient voulu voir. Il existe donc depuis quelques des plateformes de « pornographie érotique » (aussi appelée pornographie éthique ou féministe). Il s’agit de vidéos qui montrent la sexualité que chacun·e peut avoir. Sans les clichés et stéréotypes que nous voyons habituellement. Les personnes de ces vidéos sont toutes consentantes et nous y voyons tout ce qui peut se passer dans nos propres chambres. Le consentement, les petits fails, la mise du préservatif, l’aftercare

Ressources conseillées

A la différence des films porno, ces films érotiques ont une dimension artistique. Ils servent à provoquer une excitation sexuelle chez les spectateurices. Tout en montrant qu’un rapport sexuel peut être érotique et être en dehors des stéréotypes. Ces plateformes sont souvent payantes. Mais c’est peu cher payé pour trouver des vidéos érotiques qui correspondent plus à nos fantasmes et à la réalité. Parmi ces plateformes, nous pensons à :

  • XConfessions d’Erika Lust : la pionnière sur le marché. Entre 6€ et 16€ par mois.
  • Lustery : de vrais couples. Certaines vidéos ou previews sont gratuites. Entre 8€ et 25€ par mois.
  • Bellesa : la seule plateforme gratuite. Elle regroupe aussi de la pornographie mainstream.

Si tu n’as pas (ou peu) développé ton érotisme, seul·e ou non, vas-y à ton rythme. C’est un excellent moyen de découvrir une nouvelle facette de ta sexualité, de trouver de nouveaux moyens d’avoir du plaisir et de développer ton imaginaire. Ce n’est évidemment pas obligatoire, il existe d’autres moyens de s’épanouir sexuellement. C’est un moyen parmi d’autres mais si tu souhaites t’y aventurer, tu ne devrais pas être déçu·e.

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