Nous connaissons beaucoup d’hommes hétérosexuels qui prennent peur en entendant ces deux mots : orgasme prostatique… L’orgasme ? D’accord, on connaît, on aime bien. Si tu te poses encore des questions sur le fonctionnement de l’orgasme, nous avons écrit un article complet sur le sujet. Mais l’orgasme prostatique ?! OMG !
« Couvrez ce mot que je ne saurais voir :
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées. »
Si tu n’as pas la réf, un petit coup de pouce par là. Bref, nous te proposons de mettre à mal les clichés sur cet orgasme. Ensuite libre à toi de l’adopter ou non !
Tout savoir sur la prostate
La prostate fait partie de l’appareil génital et reproducteur dit masculin. Cette glande, présente chez les mammifères herbivores (à l’exception de l’être humain, qui est omnivore), a la taille d’une châtaigne et est indispensable pour la sexualité et la fertilité des personnes en possédant une.
Toutes les personnes à pénis possèdent une prostate à la naissance. Cette glande va grossir au moment de la puberté. Cette croissance est possible grâce aux hormones pour devenir une prostate adulte et fonctionnelle (petite prostate deviendra grande).
Ce que fait (ou ne fait pas) la prostate
Les maladies prostatiques
Oui, on sait : le sujet n’est pas fun. Mais ça ne fait jamais de mal d’en parler et ça fait partie de la vie baby ! Il existe trois problèmes récurrents autour de la prostate, souvent avec les mêmes symptômes :
- la prostatite, c’est-à-dire une inflammation aigüe de la prostate. La plupart du temps, il s’agit d’une infection bactérienne ;
- l’hypertrophie bénigne (ou adénome) de la prostate, correspondant à un grossissement anormal de la prostate. Cette pathologie se retrouve chez les personnes de plus de 50 ans et touche environ 1 personne à pénis sur 2. Sans qu’il y ait forcément de symptômes (d’où le terme bénigne dans le nom), l’adénome peut tout de même entraîner des troubles urinaires ;
- le cancer de la prostate (nous avions bien dit que le sujet n’était pas forcément rigolo).
Généralement, les symptômes de ces maladies sont similaires :
- Envie fréquente d’uriner ;
- Douleurs lors de la miction (quand tu vas aux toilettes) ;
- Difficulté à uriner et à vider la vessie.
Si tu as un ou plusieurs de ces symptômes (ou si, tout simplement, tu as un doute), va consulter ton médecin traitant voire un urologue. Dans tous les cas, ces pathologies se soignent bien avec les médicaments actuels mais il faut tout de même faire la démarche d’en parler à un·e professionnel·le de santé. Prends soin de toi !
Comment atteindre l’orgasme prostatique ?
Bah oui Jamie ! C’est quand même tout le but de cet article. Nous en voyons déjà qui tremblent à l’idée de se prendre un doigt (ou plusieurs) dans le cul, remettant en question toute leur vie (minimum). Allez ! On se détend le slip, ça va bien se passer. Nous rappelons à nos aimables effronté·e·s que vouloir se faire plaisir ne remet rien en question. Ni ton genre, ni ta sexualité, ni ton orientation sexuelle et amoureuse. Et cela, peu importe la manière dont tu t’y prends pour te faire plaisir ! Maintenant que c’est dit, nous devons t’avouer quelque chose… Tu n’es pas obligé·e d’être pénétré·e pour atteindre ta prostate (mais quel rebondissement !).
Stimulation externe de la prostate
Commençons par parler de la solution qui a l’air de faire le moins peur : la stimulation externe, par massage du périnée. Le périnée, c’est un ensemble de muscles qui sert à plein de choses, notamment le maintien de tes organes. Et (c’est là que ça nous intéresse) qui a aussi un rôle dans le plaisir. Chez les personnes à pénis, le périnée est situé tout près de la prostate. Afin de bien visualiser l’endroit à stimuler, une image vaut mille mots :
Concernant les travaux pratiques, nous te conseillons de te mettre à l’aise, dans une position confortable qui te permette un accès facile à la zone située entre tes bourses et ton anus. Une fois l’érection en place, glisse tes doigts sous les bourses et commence à masser légèrement. Trouve déjà l’endroit : tu devrais sentir un renflement. Si c’est agréable et que tu sens comme une légère envie d’uriner, c’est que tu es probablement au bon endroit.
Conseil : va aux toilettes avant de commencer ta stimulation. Cela évitera que tu confondes cette légère envie d’uriner avec un vrai besoin.
Prends ton temps pour trouver l’endroit que tu dois masser. Une fois que tu as trouvé cette zone, il va falloir que tu expérimentes un peu pour trouver le type de caresses qui te font le plus de bien. Toi seul·e sait ce qui peut te faire du bien ! Quelques petits conseils généraux quand même : de la douceur et de la régularité ! Si l’un des mouvements que tu fais est désagréable ou douloureux : ne force pas et arrête-toi.
Tu as trouvé le bon spot et le bon mouvement ? Parfait ! Continue, tu es sur la bonne voie. Certaines personnes peuvent avoir du liquide pré-séminal à ce stade de la stimulation. C’est un liquide qui sort par l’urètre et est produit par la prostate lors de l’excitation sexuelle. Et c’est bon signe ! Si tu continues, il est possible que tu atteignes l’orgasme prostatique.
Comme pour toute stimulation sexuelle, tu peux ou non atteindre l’orgasme. Prends ton mal en patience et expérimente. Tu n’auras peut-être pas d’orgasme les premières fois et ce n’est pas grave. Il faut parfois du temps pour s’habituer et trouver exactement le bon massage. Il est aussi possible que tu n’atteignes jamais l’orgasme de cette manière, ce n’est pas grave non plus.
Stimulation interne de la prostate
Tout est dans le titre… La stimulation interne de la prostate passe forcément par l’introduction de quelque chose dans ton anus. Quelque chose que nous avons déjà entendu de la part d’hommes hétérosexuels (la plupart du temps) : « mais je suis hétéro, c’est bizarre de vouloir se mettre un truc dans le cul non ?« . Non, ce n’est pas bizarre. Tes pratiques ne définissent pas ton orientation sexuelle ou amoureuse ! Tu as envie d’essayer de nouvelles choses pour te faire plaisir, rien de bizarre là-dedans. Autre rappel : rien n’est censé faire mal en sexualité (sauf si c’est l’effet recherché). Donc si tu as mal, c’est que c’est mal fait.
Prends le temps de te caresser la zone anale, de masser et de bien détendre tes sphincters. Ces muscles autour de l’anus sont des muscles très puissants. En forçant sur la pénétration, tu risques de te faire mal et/ou d’avoir des lésions. Une fois que tu as réussi à introduire ton doigt, tu peux commencer à chercher ta prostate. Utilise ton index ou ton majeur pour atteindre ta prostate. Cette dernière se trouve derrière la paroi du rectum, vers l’avant, à environ 2 phalanges de distance (tu nous excuseras pour l’unité de mesure : on fait avec ce qu’on a).
Lorsque tu sens une grosseur sous ton doigt, commence un mouvement de bascule vers l’avant, pour venir tapoter la prostate. Cet organe étant une glande assez sensible, n’y va pas trop brutalement. Le secret est dans la douceur et la régularité du geste. Vois ce qui te fait le plus de bien. Avec ta main libre, tu peux venir stimuler d’autres parties de ton corps si cela t’aide. Si les sensations sont désagréables ou douloureuses, arrête la stimulation. Tu recommenceras une prochaine fois (ou pas). Ce n’est censé te faire que du bien !
Si tu te sens à l’aise, tu peux utiliser un sextoy (chapelet anal, plug anal, dildo, stimulateur de prostate). Utilise ton sextoy de la manière dont tu te sers de ton doigt. Toujours en prenant ton temps et en utilisant du lubrifiant.
Si tu as une prostate, tu as un organe qui peut te faire ressentir un orgasme différent de celui dont tu as l’habitude. Tu as le droit de vouloir atteindre l’orgasme prostatique. Et tu as le droit de ne pas le vouloir non plus. Il n’y a pas de « bonne sexualité », seulement celle qui te fait du bien.
Tu peux vouloir le tenter avec taon partenaire ou seul·e. Si vous êtes à deux, tu pourras te concentrer sur tes sensations. Si tu es seul·e, tu peux apprendre ce qui te fait du bien sans complexe. Les deux ont des avantages et des inconvénients, c’est à toi de voir ce que tu préfères.
Sources :
Prostate : tout savoir sur cette glande de l’appareil reproducteur masculin